Le programme Montessori pour le deuxième plan de développement (6-12 ans) est connu sous le nom d’éducation cosmique. Il s’agit d’une approche globale qui relie tous les domaines de connaissance pour aider l’enfant à comprendre sa place dans l’univers et à développer son sens des responsabilités. Voici un aperçu de ses fondements et de la manière dont elle se déploie au quotidien avec les enfants de cet âges.
Au cœur du curriculum d’éducation cosmique se trouvent les grandes leçons, également appelées grands récits. Les cinq grands récits Montessori constituent la pierre angulaire de cette pédagogie : ils posent le cadre global dans lequel s’inscrivent tous les apprentissages. Leur objectif est d’offrir aux enfants une vision d’ensemble de l’histoire de l’humanité, à la mesure de leur intelligence en plein essor. Ces récits constituent la trame de fond sur laquelle viennent se greffer toutes les leçons et activités ultérieures, assurant la cohérence du programme.
Les trois premiers grands récits invitent les enfants à découvrir :
Les quatrième et cinquième grands récits explorent deux inventions majeures grâce auxquelles l’humanité a pu transmettre ses savoirs et bâtir des civilisations :
Ces récits offrent bien plus qu’une simple introduction à divers domaines d’études. Ils donnent aux enfants une vision d’ensemble du monde et de l’histoire de l’humanité. Chaque nouvelle leçon prend ainsi naturellement place dans cette grande fresque, créant des liens entre les disciplines et en donnant du sens aux connaissances acquises.
Contrairement à l’enseignement traditionnel, où les matières sont enseignées de manière fragmentée, l’éducation cosmique permet à l’enfant de percevoir que tout est lié : sciences, histoire, géographie, langage, mathématiques, biologie… Tout s’imbrique dans l’histoire de la Terre et de l’humanité. Chaque apprentissage prend alors une dimension plus profonde, s’inscrivant dans l’histoire commune de l’humanité, et contribue à aider l’enfant à comprendre sa place dans le monde
En réponse à l’enthousiasme et à la curiosité éveillée par les grand récits, l’éducateur propose de nombreuses leçons courtes, appelées « leçons clés ». Elles couvrent des domaines variés: géographie physique et humaine, sciences, botanique, zoologie, géologie, histoire, langage, mathématiques, économie, morale ou éducation civique.
Les enfants du deuxième plan de développement éprouvent un plaisir immense à fournir un effort maximal et à se
plonger dans ce que Maria Montessori appelait le grand travail. Il s’agit d’une activité passionnante et absorbante, menée sur une période prolongée. Ce type de travail développe la concentration, la persévérance, la créativité et souvent la capacité à coopérer avec les autres. Dans la pédagogie Montessori, le travail de prolongement après chaque présentation ne prend pas la forme de
fiches d’exercices. Lorsqu’un enfant termine une fiche, il estime généralement que le travail est fini. En supprimant cette limite artificielle, les enfants deviennent très inventifs pour manipuler les informations, approfondir leurs connaissances ou s’exercer à une compétence. Grâce à cette liberté, les savoirs deviennent vraiment les leurs, et les compétences sont réellement maîtrisées.
Lorsqu’ils sont libres d’aller au bout de leur intérêt, les enfants se lancent avec enthousiasme dans des projets d’envergure. Fournir un effort maximal et déployer leur créativité devient peu à peu une habitude. C’est pourquoi l’environnement Montessori pour cette
tranche d’âge offre à la fois l’espace, les ressources et le temps ininterrompu nécessaires à ce type de travail.
Un aspect essentiel du grand travail est la possibilité de discuter avec leurs pairs. Les enfants de cet âge adorent partager et échanger des idées. Ces discussions nourrissent le raisonnement, une faculté en plein développement à ce stade. Les enfants veulent comprendre non seulement ce qui est, mais aussi pourquoi et comment les choses sont ainsi.
Dans le programme Montessori destiné aux enfants de 6-12 ans, deux environnements se complètent : la classe et le monde
extérieur. Ces deux espaces sont utilisés ensemble pour :
Le programme suit le principe du « juste assez ». Cela signifie que l’environnement propose le minimum nécessaire en termes de leçons, de matériel et d’informations pour permettre aux enfants de poursuivre leurs recherches de manière autonome.
Il n’est pas de la responsabilité de l’éducateur Montessori de répondre à toutes les questions des enfants ni de combler toute leur curiosité. Son rôle est plutôt de leur fournir juste assez d’informations pour éveiller leur désir d’en savoir plus et de partir eux-mêmes à la recherche de nouvelles connaissances et compétences. L’éducateur enseigne comment chercher et comment interagir avec l’information, afin que les enfants puissent se l’approprier.
En résumé, l’environnement Montessori n’est pas conçu pour contenir toutes les réponses. Maria Montessori mettait en garde : proposer trop de choses peut être aussi nuisible que de ne pas en proposer assez. L’environnement doit au contraire donner
aux enfants des raisons de sortir dans le monde pour apprendre davantage. L’environnement doit au contraire donner aux enfants des raisons de sortir dans le monde pour en apprendre d’avantage.
Si les sorties de classe, organisées ponctuellement par l’éducateur, font partie intégrante du programme d’éducation cosmique, le programme de sortie est quelque chose de différent. Il s’agit d’une démarche initiée, planifiée et menée par les enfants eux-mêmes, généralement en petits groupes partageant un intérêt commun.
Planifier une sortie est un processus complexe qui implique pour les enfants de :
L’environnement préparé comprend diverses ressources qui permettent aux enfants d’organiser leur sortie. Cela peut inclure :
Le rôle des adultes, durant tout ce processus est de garantir la sécurité des enfants. Mais la responsabilité de tous les aspects de la sortie leur revient. C’est une expérience qui développe à la fois autonomie, compétences pratiques, confiance en soi et sentiment de responsabilité.